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Le rhum dans la mentalité du "grand-moune"

Le qualificatif de "grand-moune" est attribué aux personnes âgées d'environ soixante ans et, qui ont travaillé dur, c'est-à-dire en général, des planteurs.

En effet, il y a quarante ans de cela, les seules ressources familiales provenaient de la terre, pour ceux qui ne pouvaient avoir le privilège d'aller à l'école par manque d'argent.

Ils ont dû travailler la terre pendant toute leur vie, faute de qualifications, et ils savaient, comme par instinct, la rendre productive.

Aussi, leur mode de vie n'était pas des plus faciles : il fallait se réveiller tôt pour aller travailler et résister au soleil de la journée.

 

 
Canne à sucre

 

Il paraissait évident pour le travailleur, qu'avant de commencer cette dure journée, après avoir bu son café, il fallait un coup de pouce...

Ce dernier n'était autre qu'un verre de rhum, que le grand-moune buvait d'un seul coup et dont il modifiait la saveur restante en suçant un grain de sel ou en mangeant un petit morceau de morue salée et séchée.

Ainsi, il était prêt à attaquer consciencieusement son travail jusqu'au déjeuner.

Avant le déjeuner, un verre de rhum (verre traditionnel de contenance d'environ 20 ml) était de coutume pour ouvrir l'appétit.

  En début de soirée, après s'être remis de sa journée, il méritait de se détendre en buvant quelques "coups de sec" (appellation traditionnelle d'un verre de rhum) avec ses copains.

C'est ainsi qu'ils se rendaient à la boutique du coin et, que chacun à son tour payait un coup de sec à ses copains.

 

Telle était la vie d'un grand-moune en ce temps-là. Il travaillait, mais il se détendait également avec ses verres de rhum.

Aujourd'hui, le grand-moune a toujours sa manie de boire son coup de sec. Il commande au commerçant son verre et il le boit d'un coup, sans l'apprécier, mais il ne prend plus de sel, il l'a remplacé par un zeste de citron vert.